Je viens ici pour échanger non pas sur une question d’usage ou technique de Scenari, mais pour une question sociale et notamment sur les conséquences de l’hybridation des cours sur la charge d’enseignement des enseignants chercheurs (enseignement sup).
Le fait de faire travailler les étudiants sur un cours en ligne conduit l’enseignant à encadrer plus de TD que de cours magistraux ; il peut même ne plus y avoir de cours magistraux.
Cette pédagogie a plein de conséquences d’ordre social pour les enseignants dans l’enseignement supérieur et cela pose des questions importantes :
comment l’activité de création et de mise à jour d’un cours en ligne est-elle reconnue dans la charge d’enseignement ? Comment l’animation par le prof, de manière asynchrone, du travail en distanciel des étudiants est-elle reconnue en charge de cours? Il faudrait créer un temps induit prof/temps de travail étudiant.
comment est rémunéré ce temps induit? sachant que l’heure de cours magistral est l’heure de cours la mieux rémunérée dans une pédagogie traditionnelle. Le temps induit doit être bien valorisé pour qu’il n’y ait aucune perte de rémunération des enseignants à l’avenir.
le TD devenant central dans cette pédagogie : doit-il être mieux rémunéré, malgré les répétitions pour les grandes cohortes d’étudiants?
Comment cela se passe-t-il dans vos structures? Y a-t-il des groupes de travail, des syndicats qui ont déjà résolu cette question? Y a-t-il des mesures nationales ou bien est-ce chaque établissement qui gère cela à sa manière?
Je ne sais pas dans quelle structure vous enseignez, mais je crois comprendre que c’est en enseignement supérieur.
Je suis enseignant-chercheur dans une école d’ingénieur, qui ne dépend pas du ministère de l’éducation nationale… les règles sont différentes (pas de charge minimale d’enseignement par exemple), mais le constat est le même. Le métier change (les étudiants aussi !), et plus vite que les modes d’évaluation de nos activités.
Des réflexions nationales commencent (depuis des années pour être honnête…) à intégrer dans les évaluations de carrières l’implication des agents dans l’enseignement… mais c’est très frileux.
Localement, il peut y avoir une reconnaissance (et c’est déjà cela). Par exemple, chez nous, on nous demande de signaler la mise en place de nouveaux cours, utilisant de nouvelles pédagogies, etc. Cela n’est pas pris en compte directement, mais de manière indirecte et diffuse, parmi d’autres éléments d’appréciation de l’agent.
À noter aussi que de plus en plus d’appels à projet de recherche intègrent des composantes enseignement ou vulgarisation scientifique. C’est à mon avis un levier à exploiter.
N’hésitez pas à venir aux rencontres à Strasbourg pour en discuter !
Bonjour, J’enseigne dans une structure d’enseignement supérieure associative (école d’ingénieur) et j’ai par ailleurs un mandat d’élue du CSE, je suis donc très attentive sur les charges d’enseignements et sur la reconnaissance du travail réalisé. Dans ma structure, il n’y a pas de distinction heure CM/heure TD/heure TP concernant le temps induit (convention collective EPI, établissements privés indépendants). Mais je trouve qu’il y a un vrai sujet sur la définition de la charge d’enseignement avec un enseignement hybride. Je ne sais pas si dans les établissements publics quelque chose a été travaillé. J’échange actuellement
avec plusieurs établissements pour voir ce qu’il en est. Je vais essayer de venir à Strasbourg. Merci