Comment convaincre ses collègues d'utiliser Scenari?

Pour faire suite au mail de Loïc :

Bonjour à tous,

j’ai eu cet après-midi une conversation avec Patrick Jacob, enseignant d’électrotechnique en lycée pro dans l’académie Aix-Marseille.

Il y a quelques années, il a formé à Scenari un groupe de profs d’électrotechnique de l’académie, et a récemment pris une adhésion à l’asso Scenari pour disposer d’une instance MyScenari et ainsi rendre plus simple l’usage de Scenari pour ces profs.

Néanmoins il a du mal a convaincre ses collègues qui, n’ayant pas d’obligation à travailler avec Scenari, ne font pas la démarche de s’y intéresser plus que ça (j’imagine que vous voyez bien de quoi je parle).

C’est pourquoi je vous mets en contact, car vous avez peut-être des expériences similaires (avec plus ou moins de succès) dans vos contextes.

Je pense à votre réseau de lycées de l’académie de Limoges, Thierry et Jean Vincent ; ou à votre cluster de profs appuyé par votre inspecteur en Guadeloupe Armand, Jérôme et Camille.

Patrick je te laisse compléter ou corriger si nécessaire.

Que conseilleriez-vous à Patrick pour pousser ses collègues à utiliser Scenari ? Qu’est-ce qui a fonctionné (ou pas) chez vous ?

A+

Voici une proposition :
Ce qui a marché sur Limoges, c’est d’utiliser Opale de façon presque généralisé dans un établissement et d’avoir une impulsion de l’inspection pour une utilisation académique.

On a fait des formations (académiques) je pense comme Patrick,.

Cela fait 10 ans que l’on utilise OPALE et depuis 5 ans myscenari.

Entre temps changement d’inspecteur, changement de certains collègues, des nouveaux sont arrivés, qu’il faut former plus rapidement car une bonne base existe.

Dans mon établissement on l’utilise beaucoup, ailleurs moins ou de façon déconnecté.

Avantage : des cours propres et bien structurés

Inconvénient : passer un peu de temps à se familiariser à l’interface( c’est mieux depuis qu’elle évolue moins graphiquement et moins de mises à jour…)

Conseil : arriver à trouver la bonne façon de rédiger et organiser le stockage des données

  • de façon logique
  • et robuste (une carte mentale peut aider à cela)

Penser à faire des sauvegardes surtout lors de remaniement en profondeur des contenus.

Ne pas obliger, s’ils ne veulent pas l’utiliser ils ne l’utiliseront pas, trouver une parade pour montrer que ce n’est pas compliqué, et même plus rapide quand on réutilise quelque chose d’existant.

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Je réponds en MP

Si vous pouvez continuer le débat ici, ça pourra surement être utile à la communauté.

Bonjour,
Partant de la célèbre citation « Les conseilleurs ne sont pas les payeurs », si vous utilisez la ressource et que vous créez des cours dynamiques (et homogènes, ce qui est souvent peu le cas), alors les collègues se pencheront sur la question.
Pour mettre en place Scenari (notamment Dokiel pour la rédaction), j’ai joué sur le fait que l’effort d’apprentissage était largement rentable par rapport au cauchemar de Wrd quand il s’agit de récupérer du contenu, voire de créer plusieurs variantes avec une base de contenu similaire.
Je vous garantis que je n’ai pas eu beaucoup d’effort à faire.
La preuve par l’exemple est un bon moyen.

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L’impératif de produire des supports de cours accessibles pour se conformer aux lois, arrêtés et directives est un argument de poids :

Si les personnes préfèrent garder un logiciel qu’ils ont appris souvent en autodidacte, car la formation des enseignants n’est pas très tournée sur les logiciels. Difficile de faire une formation pour des professeurs de disciplines très différentes, besoin d’utiliser un éditeur d’équation pour certains…, personnellement, je n’ai jamais compris l’engouement pour Word et je n’ai jamais voulu me former sur ce logiciel, je me suis arrêté à Word1 sur disquette souple en salle d’informatique pour mon mémoire d’étudiant. Je précise que je suis plus PAO qui me paraît plus « humain » car plus et pourtant, je lis sur Wikipédia « Word a concrétisé le concept du WYSIWYG, en français, Ce que vous voyez est ce que vous Obtenez. ». La chaîne éditoriale se fonde, elle, sur le concept du WYSIWYM, « What you see is what you mean », c’est à dire : « Ce que vous voyez est ce que vous voulez dire ».

Pour convaincre les gens d’utiliser un autre environnement tel que scenari et bien ce n’est pas facile, les seuls arguments que je trouve sont :

  • scenari et plusieurs de ses modèles sont open sources, important quand on est sur plusieurs établissements ou que l’on change chaque année, mais ça ce n’est pas suffisant pour certains de passer de Word à LibreOffice ;
  • vous avez des cours qui utilisent plusieurs ressources (Vidéo, animation besoin de distribuer des fichiers…) alors scenari fait le travail sans avoir à connaître le code, mais cela n’est pas toujours suffisant car certains préfèrent exelearning… ;
  • Myscenari vous permet de travailler de chez vous ou de l’établissement à plusieurs.

Nous utilisons moodle pour distribuer nos cours cela permet aux absents de rattraper, nous sommes une petite équipe en sti à produire sous le format scorm et nous avons décliné les css (différentes couleurs avec les outils accessibilité intégrée dans les publications d’Opale) pour chaque spécialité. L’avantage, c’est une uniformisation des cours donc plus rapide pour les élèves de se retrouver dans les activités (pensez aux MOOC, ils se ressemblent tous). Il y a de plus en plus de turn-over chez les professeurs, il suffit de donner l’accès à Myscenari en tant que lecteur sauf si la personne connaît. J’ai un atelier « bac à sable » autoformation où je peux intervenir à distance pour corriger, aider… ensuite je donne l’accès en écriture aux autres ateliers.

A+ Bruno

Je mentionne @pjacob au cas où il n’aurait pas vu ce fil.

Exercice difficile de convaincre.
Tout seul on va plus vite, ensemble, on va plus loin.

Le jeu en vaut-il la chandelle ? oui, mais pas tout seul.

Comment faire ?

Pour convaincre, il faut positionner le sujet à l’endroit du bénéfice pour les élèves. C’est le seul moyen de rendre acceptable l’investissement de l’enseignant pour faire évoluer ses pratiques professionnelles.

Il faut démontrer par l’exemple que :

  • le contenu produit peut être utilisé dans différents contextes : en ligne, hors ligne, en papier, en numérique ou intégré dans un LMS.
  • le processus de conception intègre de nombreux éléments liés à nos obligations d’accessibilité.

Pour mobiliser l’inspection pédagogique, il faut que l’outil réponde à un besoin une priorité institutionnelle. On peut très bien penser la conception de ressources dans le cadre d’une réforme. Scénari peut permettre de produire des grains de formation qui peuvent être intégrés à grande échelle.

Du côté de notre académie, nous avons un parcours en autoformation scenari que nous devons actualiser. Nous avons mis en place un espace de conception. Celui-ci vise à proposer un modèle de déploiement de parcours qui sert de phase0 avant la phase de formation de formateurs.
Pour l’instant, nous n’avons pas mis cette proposition dans notre plan académique de formation. Nous attendons d’atteindre une taille critique de ressources, de cas d’usages.

J’ai longtemps utilisé Myscenari au titre de membre de l’association. J’ai convaincu l’équipe de direction de mon service (DRANE) de financer un hébergement professionnel. Pour l’instant, on avance avec le modèle documentaire Dokiel (voir la présentation faite à la DINUM). On devrait investir Opale très prochainement pour faciliter les intégrations Moodle.

Intéressant, à Limoges pas moyen d’avoir l’hébergement avec le rectorat.

Cela dit le serveur myscenari marche très bien on a pu rapidement restaurer une très grosse boulette cette année.

Pour le côté éducation national, c’est vraiment dommage que canoprof n’ai pas été interropérable avec sénarichain à l’époque…

Le document de présentation montre qu’il y a eu une grosse réflexion pour arriver à bien structurer la gestion des contenus. C’est ce qui fait peut-être défaut de notre côté, car chacun les a organisé à sa sauce, ce qui rend la recherche de contenus voisins plus hasardeuses, voir inefficace…

Bonjour,

Je vais essayer de répondre sur chaque point.

l’effort d’apprentissage était largement rentable par rapport au cauchemar de Wrd"

Oui, j’ai avancé cet argument. J’ai évoqué ce point oralement avec Loïc en l’étendant aux LMS : en suivant une formation à Elea (la LMS nationale qui sera déclinée partout) je me suis surpris à repasser du temps à la mise en forme, je suis convaincu par le WYSIWYG et la séparation des métiers. La citation qui suit va dans ce sens.

se conformer aux lois, arrêtés et directives est un argument de poids

Je n’y ai pensé que trop tard mais en effet, c’est un bon argument.

@Bruno J’ai fait tout ce que tu avances, nous avons une quantité de modules assez conséquente. Mais je fais face à un essoufflement qui a sans doute plusieurs causes.

Solliciter les équipes experts disciplinaires IAN

J’ai été IAN en STI. Cela ne m’a pas permis de faire progresser les choses.

Citation J’ai convaincu l’équipe de direction de mon service (DRANE)

C’est une chose que je n’ai pas. La DRANE a d’autres priorités. Le seul soutient est celui de l’inspecteur de la spécialité.
Sans compter la promotion, par des commerciaux habiles et influents, d’outils faciles à prendre en main et assez visuels qui séduisent certains enseignants.

Ce dernier point me semble essentiel. Il est possible de compter sur des initiatives personnelles un certains temps, mais si l’institution ne suit pas, c’est voué sinon à l’échec, du moins à une certaine limitation.
Merci en tout cas d’avoir alimenter le débat, c’est toujours intéressant.

– Patrick

C’est une des raisons pour lesquelles beaucoup de personnes ne ce lance pas avec scenari. La courbe d’apprentissage est longue. Dans le monde de l’éducation scenari a deux vertus :

  • Permettre de modéliser des documents à grande échelle, formater des contenus de formation pour le plus grand nombre. Exemple : essaye de maintenir des ressources avec H5P …
  • Permettre de produire des documents multi-supports pour répondre aux différents contextes de formation/d’enseignement

Si on souhaite, on mettre un peu de politique c’est un logiciel libre ou un peu de technique c’est outil/instrument qui peut s’intégrer dans de nombreux écosystèmes professionnels (webservice ou PC/MAC/Linux)

Tout autre avis, du genres, pas joli, pas machin, pas truc … n’a pas lieu d’être. Les outils scenari sont des outils pour les professionnels, ils permettent d’être efficace.

Pour un truc vite fait et ou mal fait, on a les IAG.

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